Mots-clés : ZACC de GASTUCHE, EPURES ASBL
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1.Remarque liminaire
Il est à déplorer que les documents n’aient pas été mis à disposition du public via internet comme il était indiqué sur l’affiche d’enquête publique. Tout en comprenant la protection du droit d’auteur[1], il nous semble que mettre en ligne à tout le moins un plan d’implantation, un plan-masse et le résumé non technique de l’étude d’incidence serait un minimum de bonne volonté de la part de l’auteur de projet.
Cette disposition serait la bienvenue pour le public qui aurait à sa disposition de manière plus confortable une information suffisante pour se faire une (première) opinion, mais aussi pour le personnel de l’administration communale qui est particulièrement sollicité lors de telles enquêtes.
2.Remarque générale sur le projet
Comme nous l’avons fait pour les étapes précédentes, nous tenons à renouveler notre soutien de principe au développement de la ZACC de Gastuche. Au vu de la demande croissante de logements dans notre commune, il nous semble effectivement opportun de mettre en œuvre cette zone. Pour autant, nous ne sommes pas convaincus par la répartition entre les différents types de logement en termes d’accessibilité financière (voire d’accessibilité pour les PMR).
Sur le territoire communal, il s’agit certainement de celle qui présente le plus d’avantages, particulièrement en termes de mobilité. La proximité avec la gare, la voie rapide et les liaisons du TEC est à ce point évidente qu’il ne pourrait y avoir de contre-argument à ce sujet. Néanmoins, la manière de mettre en œuvre cette ZACC, dans le projet présenté, semble manquer d’imagination en matière d’implantation et de développement durable. L'impression laissée est celle d'un lotissement classique, bien chargé, qui pourrait être une copie légèrement améliorée d'une implantation des décennies précédentes. Nous nous emploierons dans la suite de ce document à vous présenter une liste (non exhaustive) d’éléments pour lesquels des améliorations ou des changements seraient souhaitables. En ce qui concerne la critique « d’extrême densification » qui s’entend régulièrement, notre association estime généralement que c’est moins un problème de nombre de logements que d’organisation et d’implantation.
3.Extrait de la version finale du RUE
Lors de l’enquête publique concernant le RUE, notre association avait fait un certain nombre de remarques qui ont été intégrées au rapport final. Nous étudierons également le projet à l’aune de ces suggestions.
2.5 AVIS DE L’OBSERVATOIRE DE L’ENVIRONNEMENT EN BRABANT WALLON (extrait du rapport final du RUE)
[EPURES ASBL] ne remet pas un avis en tant que tel mais des questions et suggestions.Nous épinglons ces remarques pertinentes :
· Nécessité de créer des cheminements doux depuis le site vers le centre de Gastuche ;
· Les distances avec les axes autoroutiers sont-elles suffisantes pour que les pollutions afférentes deviennent négligeables?
· Après vérification sur place, la RN 25 est effectivement peu perceptible en matière de bruit, par contre, la chaussée de Wavre est plus présente et peut constituer une gêne dans une bonne partie de la zone B.
Nous épinglons également ces suggestions pertinentes à savoir:
· Considérer l’ensemble du nouveau quartier en « zone résidentielle » (max 20km/h) ;
· Considérer une partie de la chaussée de Wavre en « zone 30 » ;
· Décourager l’accès à la RN25, via la rue Decooman;
· Réaliser une étude sur les ombres portées et sur l’intégration du bâti au relief ;
· Favoriser les espaces communs (vergers ouverts) ;
· Permettre que les placettes et les espaces communs puissent accueillir les jeux des enfants ;
· Imposer la mitoyenneté, le recours aux énergies renouvelables, aux systèmes de ventilation double-flux et aux puits canadiens,….
Nous avons également intégré des éléments de notre réponse à l’enquête publique sur le RUE. Nous joignons en annexe le document original, lequel fait partie intégrante de nos « remarques et observations » sur le projet actuel.
4.La mobilité
Nous proposons des solutions différentes et sans doute moins coûteuses en termes d’aménagement.
4.1.La mobilité extra-muros
Il est évident qu’un tel projet influencera la circulation aux alentours. S’attendre à ce que le projet de contournement résolve ces problèmes nous semble pour partie trop optimiste, tenant compte d’un des problèmes récurrents qu’est la percolation de la circulation automobile.
Aussi, il nous semble avantageux que l’ensemble de la chaussée de Wavre[2] et les quartiers environnants soient placés en zone 30 de telle sorte à avoir une circulation apaisée au droit des différents carrefours et dans la traversée du village.[3]
4.2.La mobilité intra-muros
En interne, nous proposons résolument de recourir à la zone résidentielle[4] qui se prête magnifiquement bien à ce projet. La zone résidentielle s’applique là où l'habitat est la fonction prépondérante. La densité du trafic automobile aux heures de pointe n'y est pas très élevée. La distance entre un point quelconque d'une zone résidentielle et une voie normale de circulation ne dépasse pas 500 mètres environ. Aucun service régulier de transport en commun n'y passe.[5]
Il est possible dans un nouveau projet comme celui-ci de concevoir directement une voirie adaptée. Une emprise plus faible de la voirie, puisque trottoirs et pistes cyclables ne sont pas nécessaires,
· diminue
o l’imperméabilisation des sols,
o le coût de réalisation,
o le coût d’entretien,
· augmente
o les surfaces disponibles pour d’autres fonctions,
o une plus grande mixité de ses fonctions,
o la possibilité d’utiliser des revêtements différents.
Combinée à la diminution de la vitesse, elle donne une cohésion à l’ensemble, augmente le sentiment de convivialité et d’appartenance à un espace. Elle renforce le contrôle social positif.
5.Le développement durable (et implantation des habitations)
L’ambition en terme de développement durable est finalement assez faible eu égard aux possibilités que peut offrir un projet comme celui-là. Nous estimons que des obligations seraient nécessaires pour que ce quartier puisse aborder l’avenir sous les meilleurs auspices. Ce qui n’est pas le cas. Les recommandations sont faibles et ne tiennent pas suffisamment compte des avancées en la matière.
Dans nos commentaires de mai 2012, nous considérions que favoriser la proximité des bâtiments permettrait l'établissement de cellules de cogénération ou de partage en régie de toits et une économie de terrain pour favoriser d'autres utilisations (potagers, vergers). L’effet des propositions faites au point 4.2 peut également se faire sentir ici.
Il faudrait éviter l’effet de morcellement en proposant des zones en copropriété d’un seul tenant qui pourraient par exemple être des vergers ouverts aux jeux des enfants. Cela offrirait aussi la possibilité d’avoir des potagers bien exposés. Un autre moyen serait d’interdire les séparations par des matériaux non végétaux à l’exception éventuelle de murs mitoyens sur les cinq premiers mètres à partir des façades arrière. Une hauteur maximale devrait être prescrite pour éviter le phénomène de murs végétaux, particulièrement le long des chemins et sentiers. Dans le même ordre d’idée, l’implantation de locaux de rangement semi commun éviteraient le fleurissement d’abris de jardin généralement disgracieux. Equilibrer la taille des parcelles privatives et prévoir de nombreuses zones communes à l’ensemble des habitants et semi communes à plusieurs habitations pourraient avoir également une influence positive sur la convivialité et sur la sécurité. (Extraits de nos commentaires sur le RUE)
6.La biodiversité
En termes de biodiversité, même si le site en l’état actuel ne présente pas un intérêt primordial, cela n’autorise pas de faire l’impasse sur une amélioration de la situation.
6.1.Les plantations et aménagements divers publics
Les plantations proposées nous semblent peu adaptées dans ce projet. Elles renforcent le caractère de lotissement à l’ancienne de ce projet. En outre, la gestion de ces plantations et des aménagements (pelouses, etc…) sera dévolue aux services communaux ce qui peut représenter un coût important. Par ailleurs, Grez-Doiceau s’est investi dans un plan de gestion différenciée[6]. Il serait donc bon que dès le départ, ce projet en respecte les principes.
6.2 Les plantations et aménagements divers privés
· Prévoir des couloirs d’accès à la zone humide et interdire les obstacles du type plaques en béton ou billes de chemin de fer entre les lots et dans les lots.
· Imposer l’utilisation d’essences indigènes
· Favoriser la création de vergers, de potagers, de prairies fleuries.
7.Les commerces et autres implantations
La surface destinée aux commerces est (trop) importante. Il faut impérativement que la destination de ces surfaces soit intégrée dans une réflexion globale au niveau de Gastuche, d’abord, au niveau de Grez-Doiceau, ensuite. Il ne faudrait pas que ces nouvelles offres concurrencent outrageusement les commerçants existants qui ont fait l’effort de se maintenir sur Gastuche. Il faut qu’il y ait une continuité entre les nouveaux commerces et la chaussée de Wavre pour assurer entre autres une liaison entre l’ancien et le nouveau bâti. Il faut également considérer, outre le type de commerce, les heures d’ouverture (dimanche par exemple) pour tenir compte de l’impact sur la mobilité et la gêne.
8.Commentaires sur le résumé non technique
Page 12 : il n’est pas prouvé qu’aux heures de pointe, le contournement joue un rôle aussi positif. L’effet de percolation pourrait au contraire favoriser le recours à la chaussée de Wavre si aucun aménagement contraignant ne l’empêche.
Page 14 : il est dommage de se limiter uniquement à des conseils en matière énergétique.
Page 34 et suivantes : la méthodologie nous semble sujette à discussion. D’une part, parce que les heures de comptage sont limitées et d’autre part, parce que les méthodes d’évaluation au point 6.5.1 donnent la part belle aux déplacements domicile/travail. Hors, certaines études montrent que cette part ne représente que 30 à 40% des déplacements. Par contre, les constats faits au point 6.4 nous semblent globalement corrects. (N.B. Il est toujours dérangeant de voir le manque de précision dans les études, particulièrement sur la dénomination des rues. Ici une chaussée de Charleroi s’est échappée, on ne sait d’où).
[1] Si la demande porte sur un document couvert par le droit d’auteur (plan d’architecte ou étude d’incidences par exemple), la loi prévoit que l’autorisation de l’auteur n’est pas requise pour une consultation sur place, pas plus que pour en recevoir des explications. Par contre, l’autorisation de l’auteur sera nécessaire pour obtenir une copie de l’œuvre protégée. L’étude d’incidences peut être visée par le droit d’auteur, mais uniquement pour la partie qui concerne les recommandations faites par l’auteur. http://www.uvcw.be/no_index/publications-online/75.pdf
[2] Idéalement à partir de la rue du Pisselet jusqu’au moins le parc artisanal.
[3] Quelques éléments de réflexion: http://ville30.be/Main/Outils http://mobilite.wallonie.be/files/Centre%20de%20doc/CeMath%C3%A8que/cematheque19_200611_19cmyk72dpi29030.pdf http://www.brrc.be/pdf/bulletin/bul80t.pdf http://www.brrc.be/pdf/codegest.pdf http://www.avcb-vsgb.be/documents/documents/mobilite/zone-30-abords-ecole.pdf
[4] Nous vous invitons à consulter ces différents documents au sujet de la zone résidentielle :
http://www.abr-bwv.be/sites/default/files/VII.15..pdf ou http://www.uvcw.be/articles/33,99,37,37,377.htm ou http://mobilite.wallonie.be/files/Centre%20de%20doc/CeMath%C3%A8que/cematheque19_200611_19cmyk72dpi29030.pdf ou http://www.terdelt.be/zone-r%C3%A9sidentielle/