Mots-clés : Enquête publique, L'ASBL Trop de Bruit en Brabant wallon, Urbanisme
L'opinion de Trop de Bruit en Brabant wallon ASBL (TBBW) sur l'enquête publique. |
Grez-Doiceau, 23 août 2010
Madame, Monsieur,
Veuillez trouver quelques réflexions de notre association sur l’enquête publique Rue de Stampia / Construction d'une infrastructure sportive de football et sur l’enquête publique les travaux extraordinaires consistant à créer un pont automobile à double sens, deux pontons piétons identiques, ainsi que la modification d’un méandre du cours d’eau appelé « Le Lambais » (n° 2198),(Derrière les ð, retrouvez nos propositions.). Si ces propositions d'améliorations devaient être intégrées dans le projet, elles auraient à notre sens un impact social et environnemental positif. Un premier pas vers une alliance conviviale entre "Sport et Nature !"
Avec nos meilleures salutations,
Denis MARION et Hermann PIRMEZ
Administrateurs
Remarques.
- De manière générale, nous n’avons pas abordé dans ce document la pertinence de cette infrastructure et de son emplacement sur laquelle un débat publique aurait pu être mené.
- Tout en sachant que la réglementation impose certaines procédures, il nous semble regrettable que le lien entre les deux enquêtes ne soit pas plus manifeste.
1 En matière de mobilité
L’emplacement du pont pour accéder aux nouvelles installations engendre une circulation jusqu’à la moitié du site.
ð Déplacer cet ouvrage vers l’avant, presque au niveau du centre du terrain 1 ? [i]
L’extension du parking est-elle judicieuse ? 120 véhicules possibles lors des compétitions engendreront une augmentation des risques d’accident sur le site même compte tenu de sa configuration. Quelques pistes nous semblent intéressantes pour sécuriser l’ensemble, que le parking soit ou non étendu.
ð Imposer le sens unique permanent, avec sortie par le chemin n°1, dans la nouvelle zone (pour autant que ce nouveau sens circulation n’augmente pas de manière importante les nuisances sonores pour les riverains)
ð Préciser clairement les cheminements piéton, cycliste et automobile et sécuriser les deux premiers.
ð Apposer une signalisation claire, particulièrement en matière de vitesse et de parcage.
ð Augmenter, grâce au sens unique, la surface dédiée aux piétons (et éventuellement cycliste) sur le pont.
ð Prévoir une zone de stationnement pour un covoiturage permettant un système de liaison avec des parkings extérieurs au site (notamment le parking du hall omnisport).
ð Prévoir des liaisons douces fléchées, entre autres, entre le hall sportif et ce site
ð Prévoir un parking vélo sécurisé afin de valoriser les déplacements à vélo.
o Hors du contexte technique de ce projet, il serait important que les enfants soient invités à utiliser une mobilité douce pour se rendre sur le lieu.
ð Revoir éventuellement l’emplacement des parkings pour les cars[ii].
2 En matière d’aménagement général
2.1 Le long du ruisseau
Si nous pouvons regretter la trop grande proximité du ruisseau et du nouveau bâtiment et la déviation nécessaire à sa construction[iii], nous en avons pris acte et pensons que nos propositions pourraient corriger les effets non désirables de cette nouvelle situation. [Dans ce cadre, rappelons la proposition faite supra de modifier l’emplacement du pont automobile].
ð Recréer à partir du chemin 14 le sentier en rive droite, puis passer en rive gauche à la passerelle piétonne ou au pont automobile. Le cheminement en sera plus agréable, moins rectiligne et permettra de profiter du ruisseau et du couvert végétal.
o Prévoir un revêtement du type broyat[iv], bien adapté à ce genre de chemin et le rendant bien identifiable.
o Prévoir le long du chemin une clôture type châtaigner entre celui-ci et le ruisseau pour éviter les accidents et les dégradations.
o Intégrer éventuellement ce tronçon dans le futur projet « chemins au naturel » du chemin 14.
ð Recréer une végétation rivulaire le long du ruisseau pour favoriser la biodiversité et son observation.
ð Privilégier une technique naturelle à celle des gabions[v] pour la modification des méandres.
ð Créer un ou plusieurs points d’observation du ruisseau.
o Un de ces points pourrait permettre de manière sécurisée l’accès au ruisseau, pour l’observation et le prélèvement.
2.2 En guise de revêtement de surface
Il est impératif de favoriser la perméabilité des surfaces nues.
2.2.1 Pour les parkings
L’utilisation de la dolomie n’est peut-être pas indiquée eu égard à sa perméabilité relative[vi]. D’autres solutions qui nous semblent plus appropriées existent. Voyez par exemple ces expériences de la ville de Neufchatel :
2.2.2 Pour les cheminements
A déterminer au cas au le cas, mais en privilégiant les solutions les plus perméables comme évoqué supra avec le broyat.
3 En matière de fonctionnement
L’utilisation de la nouvelle construction représentera une certaine consommation d’eau, de chauffage et d’électricité.
ð Récupérer les eaux de pluie pour les toilettes comme le préconise la réglementation communale.
ð Récupérer les eaux de pluie, après filtration, si la législation le permet, pour les douches, lavabos et lavage des locaux
ð Installer une unité de cogénération, après une étude de faisabilité, pour chauffer les différents bâtiments du site et produire l’électricité.
ð Utiliser au maximum les possibilités d’énergie solaire : chauffage, eau chaude, électricité
L’utilisation du site aura des conséquences en matière environnementale :
ð Favoriser le tri sélectif sur l’ensemble du site.
ð Favoriser la gestion différenciée des espaces verts.
ð Informer (et contrôler) e.a.par des panneaux les utilisateurs des règles.[vii]
ð Informer sur les méthodes utilisées (par ex. gestion différenciée, énergie solaire, ect..).
ð Informer sur les usages alternatifs (déplacement doux, fontaines d’eau, alternatives aux canettes,…)
4 Remarques supplémentaires
En matière de bruit, selon certains spécialistes, il serait illusoire de compter sur le rideau végétal pour en atténuer réellement les nuisances[viii], même si des effets psychologiques voire réels peuvent néanmoins se faire sentir[ix]. Si le bruit devait être un problème, des techniques « naturelles » ont été mises au point[x].
Grez-Doiceau, 27-08-2010.
Rédaction et analyse : Anne Collignon, Marie Smets, Denis Marion. Recherche sur les dossiers : Marie Smets. Recherche documentaire : Denis Marion
5 Annexe 1
[i] D’autant plus nécessaire si le parking est étendu.
[ii] Il ne semble pas y avoir suffisamment d’espace pour leurs manœuvres et leur présence au milieu du site ne nous semble pas indiquée.
[iii]Ainsi que, semble-t-il, la disparition de beaux exemplaires d’arbres sur le site de la pépinière.
[iv] Les écorces sont fréquemment utilisées pour les places de jeux car leur texture est plus agréable que celle des copeaux (surface rugueuse mais exempte d’écharde). Les copeaux de bois sont plutôt destinés aux cheminements piétonniers.
Utilisation : place de jeux, cheminement piétonnier, piste finlandaise, parcours sportif, sentier didactique
Mise en œuvre : une couche de fondation: entre 20 et 30 cm d’épaisseur en fonction de la perméabilité du sous-sol* et une couche d’usure: entre 10 et 40 cm d’écorces ou de copeaux de bois. L’épaisseur de la couche pour les places de jeux est définie en fonction de la hauteur de chute et des normes de sécurité du BPA (Bureau suisse de Prévention des Accidents)
Avantages / inconvénients : La perméabilité de ce type de revêtement est grande, mais comme pour les autres revêtements, elle dépend en partie du sous-sol et de la couche de fondation. Ce type de revêtement est peu coûteux à réaliser mais il demande, dans les zones fortement sollicitées, une recharge régulière de matériau.
[vi] Le grand avantage de ce type de gravier réside en ce que le matériau de stabilisation formant le revêtement se fixe de lui-même, étant donné que tous les creux entre les gros grains de gravier se remplissent automatiquement de poussière de gravier. Ce type de gravier de stabilisation présente toutefois certains inconvénients:
§ Une perméabilité à l'eau fortement diminuée.
§ Par temps sec, la poussière de gravier se soulève au moindre passage ou sous l'effet du vent.
§ Par temps humide, les fines fractions de gravier collent aisément aux chaussures.
§ De la poussière de l'environnement reste collée au revêtement et n'est pas évacuée dans le sol, étant donné que le revêtement est peu perméable à l'eau. Il en résulte que la couleur du revêtement change au fil des années. Jaune au départ, le revêtement devient beige à brun.
Ce type de revêtement a également tendance à donner lieu à la formation de nids de poule et d'ornières, de sorte qu'un entretien régulier s'avère nécessaire.
Un autre inconvénient de la dolomie réside en ce que cette roche est relativement tendre. Suite à un passage modéré à intensif sur le revêtement (par exemple de voitures), le gravier se désagrège et devient plus fin. Il en résulte que la couche de gravier devient pratiquement imperméable à l'eau (formation de flaques d'eau, de nids de poule, …)
[vii] un réglement établi en commun par l'éducateur de rue et la RCA (régie communale autonome si celle-ci intervient dans le projet) [voir également avec les personnes du PCDN pour la partie ruisseau] en vue de familiariser les utilisateurs (joueurs,enfants et parents) au respect du lieux.
[ix]L’effet des arbres sur la réduction de bruit : Les riverains du chemin de fer ont souvent l’impression que les arbres qui poussent le long de la ligne ont un effet de réduction sur le bruit en période de végétation. Selon la SNCB et divers autres experts en acoustique, cette impression est purement psychologique: le fait de ne pas voir la source du bruit réduit la perception de ce bruit. Pourtant, une étude faite par l’Université de Gand (“Effect of a row of trees behind noise barriers in wind”, T. van Renterghem et D. Botteldooren) a montré que des arbres en combinaison avec un mur anti-bruit peuvent en effet réduire le bruit d’une autoroute par > 2 dB, en comparaison avec le mur anti-bruit seul (et en fonction de la direction et de la force du vent). Alternatives 161 considère que ceci est un argument contre l’abattage des arbres du talus de chemin de fer, ou bien pour la replantation d’arbres là où c’est possible.
[x] Des murs anti-bruits « en arbres » : La société Sinnoveg a conçu un nouveau type de mur antibruit « naturel ». Elle a imaginé de souder entre eux des arbres pour obtenir un « mur étanche » au bruit avec un avantage, celui de s'intégrer dans le paysage. Deux procédés ont été développés. Le premier est un greffage par plaque. Les troncs écorcés sur les côtés sont assemblés les uns aux autres. Ceci permet de les souder. La société commercialise des panneaux d'un mètre prêts à planter. L'utilisation est immédiate avec des troncs pouvant atteindre 6 à 8 mètres. Le second utilise l'autogreffage avec des cépées (tiges ou rejets d'un même tronc). Les troncs et leurs cépées sont élevés sur un treillage et se soudent. Dans ce cas, la plantation peut se faire à différents stades de hauteur. http://www.sinnoveg.com