Mots-clés : Conseil et collège communaux de Grez-Doiceau, Chemins et sentiers, Mobilité
Aux membres du Collège des Bourgmestre et Echevins de Grez-Doiceau,
Place Ernest Dubois, 1
1390 Grez-Doiceau |
Jeudi 24 juillet 2008,
Monsieur le Bourgmestre,
Madame et Messieurs les Echevins,
Madame et Messieurs les Echevins,
Le samedi 12 juillet, nous vous avons transmis un courrier concernant la création de circuits permanents de VTT.
Dans la réponse par email qu’il nous a envoyée après la séance du Collège du 15 juillet, Monsieur Barbier nous a confirmé que ce dossier a bien été discuté lors de cette séance du 15 juillet et qu’il a été décidé de reporter cette discussion au Collège du 12 août. Monsieur Barbier nous invite également dans son email à intervenir en complétant notre argumentation. Nous vous remercions pour cette ouverture au dialogue et nous en profitons pour compléter notre lettre du 12 juillet avec des éléments supplémentaires.
Vous trouverez donc infra la somme de ces réflexions.
Les signataires.
Les citoyens et associations soussignées ont à ce sujet mené une réflexion sur l’opportunité et la manière d’établir de tels circuits de loisir. Il leur semble important de remettre ce dossier dans un contexte plus global et de l’intégrer dans un plan de développement à long terme.
Le projet date de 2003. Il faut, semble-t-il, décider maintenant dans l’urgence sans qu’il y ait eu une concertation large avec les différents intervenants : associations environnementales, associations d’utilisateurs, groupements de défense des chemins, etc.… Les Groupes Sentiers du PCDN et des APD, qui regroupent les personnes se consacrant depuis des années à la défense et à la réhabilitation de nos chemins et sentiers, n’ont pas été directement consultés pour l’élaboration du projet. L’octroi de subsides ne nous semble pas un argument suffisant pour prendre une décision qui engagera la commune pour quinze ans. Malgré les contacts avec le Groupe Sentiers établis après l'approbation du projet par le Conseil communal du 24/06/2008, des questions restent en suspens.
Nous nous interrogeons sur les futurs utilisateurs de ces circuits. On nous assure que ce seront des familles qui les parcourront. Or l’expérience le démontre, ce sont généralement des hommes entre 30 et 45 ans qui pratiquent là, en groupe, un loisir sportif, parfois non dénué d’agressivité. Nombre d’entre nous ont eu l’occasion d’y être confrontés lors des nombreuses « compétitions » déjà organisées sur notre commune. Si on crée des circuits spécifiquement VTT, le risque est grand que ces utilisateurs aient un sentiment de priorité vis-à-vis des autres usagers (piétons, cavaliers, cyclistes en famille) avec lesquels ils doivent partager cet espace. Sommes-nous également certains qu’il s’agit bien ici d’une demande interne à la commune ? Nous ne pensons pas qu’un groupe local de « VTTistes » soit désireux d’une telle « infrastructure » qui par ailleurs ne correspond pas réellement aux besoins familiaux. Rappelons que les sentiers et chemins de notre commune sont déjà ouverts aux cyclistes.
Voir en annexe 2 les restrictions pour les chemins et sentiers forestiers : La loi et les règles de circulation
Les circuits tels qu’ils ont été établis actuellement posent également question. Nous considérons que différents aspects n’ont pas été évalués correctement et doivent être étudiés préalablement à toute décision.
- Les aspects juridiques
Nous voudrions attirer l’attention sur le fait que certaines voies empruntées ne sont ni des chemins, ni des sentiers, ni des servitudes publics.
- Les aspects techniques et sécuritaires
Certains endroits sont trop étroits pour les croisements de groupes de VTT et de piétons ce qui n’est pas sans conséquence sur la sécurité : par exemple, le sentier qui relie le Quai St. Michel à la rue Basse Biez.
Voir en annexe 1 : La voie ne permet pas le croisement ou le dépassement d’un promeneur par un VTT, et cela pour des raisons telles que l’étroitesse du sentier, l’envahissement par la végétation.
- Les aspects environnementaux
Des zones fragiles devraient être exclues de ce genre de circuits. Par exemple :
- certains chemins creux ;
- le chemin qui monte dans les bois, sur terrain sablonneux, derrière la gare de Florival sur le circuit de la Malaise à Pécrot ;
- de même que le chemin qui traverse la zone Natura 2000 « Vallée de la Dyle » en aval d’Archennes, à l’arrière de la station d’épuration.
Voir en annexe 1 : Conservation de la voirie et de la nature
Au-delà de la détermination des circuits, nous voudrions également insister sur quelques principes généraux pour la concrétisation de ce projet.
Ne pas brûler les étapes
L'aspect précipité de la démarche nous semble être un obstacle pour une réalisation sereine et efficace. Le recours aux subsides n’est pas une justification suffisante.
Privilégier la concertation
Nous ne pouvons pas manquer de souligner le manque de concertation avec les parties prenantes. Si nos souvenirs sont bons, l’accord de la majorité actuelle prévoyait une participation citoyenne. Ce dossier pourrait l’illustrer de manière exemplaire. Il est d’ailleurs faux de croire que cela freine la prise de décision.
Privilégier l’intégration
Il est nécessaire de privilégier l’intégration avec les projets existants et à venir, ainsi qu’avec les réalisations concrètes. Ainsi, des circuits pédestres sont déjà balisés sur le terrain, des cartes de promenades pédestres et cyclistes ont déjà été publiées. Y a t il un lien avec le projet présenté actuellement ?
Avoir une vision globale
Le respect des principes précédents favorisera une vision globale des différents éléments du dossier :
- La mobilité
- Le sport
- Le tourisme (et les activités économiques).
La mobilité
Il est important pour chacun que la commune développe la mobilité douce. Ce développement se heurte entre autres à la méconnaissance par le public du réseau de chemins et sentiers sur la commune. L’état en certains endroits de ce réseau est également un obstacle. Un balisage, des indications de direction ou de distance pourraient favoriser ce développement.
Ce développement implique une cohabitation des différents usagers sur ce réseau. Cela implique le respect de tous.
Le sport
L’activité que l’on désire développer dans ce projet est une activité de type familiale. Peut-être faudrait-il plutôt envisager des circuits cyclo pédestre que proprement VTT et tenir compte du public visé pour établir les tracés. Il faut également profiter de ce projet pour favoriser le point précédent et permettre aux utilisateurs de ces infrastructures de découvrir toutes les possibilités offertes par la commune.
Le tourisme
Des réalisations (singulièrement de l’OTL) existent déjà. Il serait judicieux de prévoir des liens avec ces réalisations.
En conclusion
Financièrement, et même s’il s’agit de subsides, nous considérons que consacrer 30.000 € au balisage de circuits VTT n’est pas la manière la plus heureuse d’utiliser les fonds publics, alors que d’autres projets, certes moins spectaculaires, ne sont pas financés.
Pour optimiser l’usage des deniers publics et en tenant compte que les balisages de nos sentiers et chemins ont pris un retard certain, il serait judicieux
- de concevoir ce projet comme une création de circuits cyclo-pédestres, partagés par les piétons et les cyclistes ;
- de l’intégrer dans le programme plus ambitieux développé par le groupe sentiers (balisage, distance, indications de direction) qui permettra à chaque citoyen de découvrir les chemins publics de la commune tout en composant ses propres itinéraires. Nous considérons qu’à partir de ces circuits balisés, des moyens simples permettraient de commencer à développer ce réseau de mobilité douce, nécessaire et souhaité.
Economiquement, ces infrastructures doivent s’intégrer dans un plan de développement, tenant compte que certains utilisateurs seront externes à la commune et qu’il serait peut-être opportun de prévoir un accueil spécifique.
Nous estimons donc qu’il est impératif de réévaluer ce projet en tenant compte des différentes remarques ci-dessus et en prévoyant un certain nombre de critères.
L'établissement de circuits VTT doit se faire dans l'évaluation générale du cadre des déplacements et de la mobilité.
Le projet doit contenir dans ses attendus, une clause d'évaluation après un terme d'un an et ensuite tous les trois ans afin d'ajuster les parties qui poseraient problème dans les faits.
Le projet doit s’intégrer dans un plan de développement économico touristique. Il trouverait tout à fait sa place dans le futur Programme Communal de Développement Rural.
Il nous semble judicieux de surseoir à votre décision ou à tout le moins d’y inclure nos considérations de façon à ne pas oblitérer l’avenir. La recherche des subsides ne peut être une fin en soi.
Nous sommes bien entendu à votre disposition pour tout renseignement supplémentaire.
Avec nos meilleures salutations.
Les signataires.
Des citoyens membres de différentes associations ou commissions communales.
Des citoyens membres de différentes associations ou commissions communales.
Annexe 1)
Recommandations pour le passage de VTT (Ces recommandations visent avant tout l’organisation de circuits ponctuels, mais elles trouvent a fortiori également tout leur sens pour des circuits permanents.
Source : Réflexions du groupe ‘Sentiers et Chemins’ du Patrimoine Stéphanois a.s.b.l.
Les critères suivants sont destinés à évaluer l’adéquation entre, d’une part, une voie de communication utilisée principalement pour la circulation lente (sentiers ou chemins publics), et d’autre part, le passage organisé d’un nombre significatif de VTT (plus de 50) au cours d’une journée, et cela, quelle que soit la forme donnée à l’organisation.
Sécurité des non‑participants
La signalisation interdit le passage de tous les véhicules, ainsi que celui des cyclistes.
Le passage des cyclistes ne peut de toute manière s’y faire qu’avec dérogation temporaire de l’autorité communale. Cette mesure doit être tout à fait exceptionnelle et non récurrente. Cette dérogation devrait être affichée clairement, à chaque accès à cette voie, de manière à prévenir les promeneurs. L'affichage devrait être réalisé plusieurs jours avant le passage des VTT. D'autres moyens de communication pourraient être mis en œuvre afin d'avertir bien à l'avance les utilisateurs au quotidien (riverains) et les promeneurs occasionnels. La dépose des chicanes éventuelles ne peut être faite que sous le contrôle du personnel communal, qui veillera à leur remise en place sans délai. Les participants devraient être informés du caractère exceptionnel de ce passage, afin qu’ils sachent qu’ils ne pourront pas l’emprunter lors de sorties VTT qu’ils entreprendraient ultérieurement.
Lorsque la visibilité est réduite, par ex. dans une descente avec une pente prononcée.
Un signaleur à poste fixe devrait être prévu. Il veillerait à la sécurité des non-participants! A défaut, un dispositif serait installé, pour imposer aux participants un franchissement à allure réduite. Une alternative pourrait être trouvée en inversant le sens du passage. Les participants atteindraient ainsi une vitesse moindre en montée et pourraient s’immobiliser sur une distance plus courte.
Un tel passage devrait être exclu du tracé, à moins de remettre préalablement la voie en état, entre autres par fauchage, … dans le respect de l'environnement naturel public et/ou des propriétés des riverains.
Sécurité des participants
Il serait nécessaire que les organisateurs fassent clairement entendre aux participants qu’ils n’ont pas l’usage exclusif de la voirie SAUF dérogation explicite de l'autorité communale.
En particulier, il devrait être mis en évidence que les dispositifs destinés à ralentir leur allure aux endroits sensibles contribuent à la sécurité de tous, que ces dispositifs doivent être considérés comme partie intégrante de l’épreuve, et qu’ils ne sont pas là pour être contournés. Les organisateurs pourraient d’ailleurs prévoir une pénalisation envers les concurrents qui enfreindraient les règles de sécurité ou de comportement responsable.
La voie débouche sur une voie utilisée par plusieurs types de circulations.
Les précautions décrites ci-dessus pour le cas de visibilité réduite sont d’application. De plus, les règles de priorité propres à ce carrefour seront considérées, et, si besoin, rappelées par une signalisation à poser par l’autorité communale, seule habilitée à le faire.
Les précautions décrites ci-dessus pour le cas de visibilité réduite sont d’application. De plus, les règles de priorité propres à ce carrefour seront considérées, et, si besoin, rappelées par une signalisation à poser par l’autorité communale, seule habilitée à le faire.
La voie est bordée de clôtures en fil de fer barbelé ou par des épineux vulnérants tels que des prunelliers, aubépines, …
Leur position devrait être considérée pour évaluer les risques consécutifs à une chute ou à une perte de contrôle.
La pente de la voie et la nature de son sol rendent l’assiette particulièrement sensible au ravinement.
Ce ravinement est particulièrement marqué dans les sols sablonneux où l’effet de gouge des roues crée un chenal continu où va se concentrer l’écoulement des eaux, avec pour conséquence une érosion importante et une dégradation réelle. Le ravinement ainsi causé pouvant provoquer la ruine de la voie et la réparation de tels dégâts étant particulièrement lourde, le passage des VTT en masse à de tels endroits serait à proscrire.
La voie est utilisée comme cheminement quotidien par les habitants.
Elle leur permet d’aller vaquer à leurs occupations quotidiennes à pied par un trajet plus court, plus agréable, et à l’écart de la circulation automobile. Il s’agit fréquemment de voies où la circulation des cyclistes est interdite. Ce qui a été dit plus haut à ce sujet est d’application. De plus, et à la différence des promeneurs qui s’équipent, et en particulier se chaussent, en fonction des circonstances, les usagers d’un tel cheminement attendent qu’il soit dans l’état qu’ils lui connaissent habituellement. Si la possibilité de remettre la voie en état immédiatement n’est pas assurée, la voie devrait être exclue du trajet. En effet, le mauvais état des parcours alternatifs a un effet dissuasif sur la pratique des déplacements pédestres qui est au contraire à encourager.
La voie montre les racines des arbres voisins déchaussées par l’érosion.
Les mesures éventuellement nécessaires pour assurer la longévité des arbres sont à considérer. Si la possibilité de protection n’est pas assurée, la voie devrait être exclue du trajet.
La voie est occupée sur toute sa largeur par des flaques d’eau ou de boue.
Les participants ont tendance à les éviter en passant sur le côté et en accroissant ainsi abusivement l’emprise de la voie. Les organisateurs ont à rappeler aux participants qu’ils n’ont pas à déborder du domaine public et que c’est le franchissement des obstacles et non leur contournement qui est la règle de l’épreuve. Ici encore, des pénalisations pourraient être utilisées pour rappeler aux participants leurs responsabilités.
La loi et les règles de circulation (Annexe 2)
Dans les bois et les forêts, la circulation est gérée afin de favoriser le bien-être de chacun et le respect de la biodiversité. Le tableau ci-dessous reprend le type de voirie et la catégorie d’usagers qui y sont autorisés.
|
Piétons
|
Cyclistes
Skieurs ; Cavaliers
|
Véhicules à Moteur
|
Routes
|
Passage autorisé
|
Passage autorisé
|
Passage autorisé
|
Chemins
|
Passage autorisé
|
Passage autorisé
|
Passage interdit
|
Sentiers
|
Passage autorisé
|
Passage interdit
|
Passage interdit
|
Aires balisées
|
Passage autorisé
|
Passage autorisé
|
Passage autorisé
|
Itinéraires balisés
|
|
Passage suivant un balisage temporaire ou permanent
|
|
Routes : voies publiques dont l’assiette est aménagée pour la circulation des véhicules en général. Elles se caractérisent par une largeur minimum et un revêtement (pavé, goudronné, bétonné ou asphalté). Elles sont accessibles à tous
Chemins : voies publiques plus larges qu’un sentier et qui ne sont pas aménagée pour la circulation des véhicules en général. Ils sont généralement en terre ou empierrés. Les cyclistes, skieurs, cavaliers et les piétons se partagent les chemins en forêt.
Sentiers : voies publiques étroites dont la largeur n’excède pas celle nécessaire à la circulation des piétons. Seuls les piétons peuvent y circuler. Les autres utilisateurs ne sont pas autorisés à les emprunter sauf si un balisage le précise.
Hors balisage : le balisage guide les usagers mais ne limite en rien l’utilisation de la voirie pour autant que le décret sur la circulation en forêt du 16/02/1995 soit respecté. Le balisage n’a donc pas pour effet de limiter la circulation. Il peut permettre de déroger à la règle générale du décret : par ex. un sentier peut être balisé pour des VTT (itinéraire dérogatoire). Un itinéraire balisé ne signifie pas que les autres usagers non motorisés ne puissent l’utiliser mais ces usagers doivent se référer à la règle générale du décret.
Source : Ministère de la Région Wallonne, http://enforet.wallonie.be/