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Position des Amis de la Butte de Biez sur l'avant-projet de lotissement du Centre Mutualiste Neutre de Biez

•  • Jeudi 06/03/2008 • 0 commentaires • Version imprimable

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Biez, le 6 mars 2008
A l’attention du Collège des Bourgmestre et Echevins de Grez-Doiceau.

Concerne : avant-projet de lotissement du Centre Mutualiste Neutre de Biez.

Monsieur le Bourgmestre, Madame, Messieurs,


Permettez-nous, avant d’aborder le projet dans ses détails, de formuler quelques remarques concernant le fond et le contexte.
Nous sommes inquiets de constater que ce sont des motivations d’ordre purement financier qui ont été mises en avant par Mr Hollange lors de la présentation du projet au public ce 27 février. Le dernier président du Centre Mutualiste Neutre de Biez a insisté sur le montant du passif à liquider. Il traçait ainsi d’emblée un impératif incontournable : rentabiliser au maximum la superficie acquise par la société Moury Construct dont il est aussi un des administrateurs.

Pouvons-nous vous faire remarquer que cette intention proclamée ne semble pas cadrer avec l’article 28 du Code Wallon de l’, de l’ et du Patrimoine repris ci-après. (1)
Art. 28.
(§1er. Sans préjudice de leur implantation en zone d’habitat ou en zone d’habitat à caractère rural, la zone de services publics et d’équipements communautaires est destinée aux activités d’utilité publique ou d’intérêt général.
Elle ne peut comporter que des constructions ou aménagements destinés à satisfaire un besoin social assuré par une personne publique ou une personne privée à laquelle les pouvoirs publics ont confié la gestion d’un service public. Elle peut également comporter des constructions ou aménagements qui ont pour finalité de promouvoir l’intérêt général.
Peut-on en effet appeler « activité d’intérêt général » un projet qui vise avant tout à rentabiliser l’espace collectif en le privant d’une grande partie de sa fonction récréative, en rognant sur des espaces autrefois verts ou boisés, tout cela pour éponger un passif accumulé par une gestion déficiente ?
La zone d’équipements collectifs ne deviendrait-elle pas de facto une zone rouge consacrée essentiellement au bâti ?
Si l’on peut comprendre la présence d’une résidence-service dans ce type de zone, que dire des appartements ? Nous estimons qu’ils n’ont pas leur place à cet endroit.

Si les promoteurs voulaient vraiment installer cette « ville » à la campagne, il faudrait demander un Plan Communal d’Aménagement dérogatoire pour les appartements en zone bleue. Voire passer par la demande d’un permis basé sur l’article 127 pour contourner la destination initiale que le plan de secteur attribue à la zone. Nous nous permettons de vous rappeler qu’en ce cas, la motivation de la demande est primordiale. Il faudrait y affirmer que le projet contribue à respecter, structurer ou recomposer les lignes de force du paysage. C’est bien entendu loin d’être le cas. De plus, pour déroger, il s’agit de montrer que la zone n’abrite plus d’activité correspondant à sa vocation initiale : ce n’est pas le cas non plus. Dans tous ces cas de figure, les autorités communales initieraient un glissement de l’intérêt collectif vers l’intérêt privé. Nous ne pouvons l’admettre.

Nous regrettons en outre l’absence d’information aux riverains. L’ampleur du projet actuel et son incidence sur la vie quotidienne auraient mérité davantage de transparence. La consultation actuellement engagée en pâtit : on peut comprendre le climat de méfiance qui l’entoure.

De plus, au moment où la commune souhaite relancer le Plan Communal de Développement de la Nature ( voir le Bulletin Communal de septembre 2007), n’est-il pas paradoxal d’accepter un projet qui détruira un peu plus le couvert forestier sur le plateau de Biez. Le « maillage » préconisé entre les zones naturelles du territoire s’en trouvera détricoté. On reste dans la logique du déboisement illégal réalisé il y a quelques années sur le site au détriment de la faune locale.

Enfin, l’augmentation de la population (48 appartements, 50 « unités » en résidence service et 15 maisons) jetterait sur la voirie un nombre significatif d’automobiles supplémentaires. On imagine facilement les problèmes de que cela induirait…même le dimanche matin pour la quête des petits pains. Il est, dans la conjoncture actuelle, irresponsable de multiplier les utilisateurs d’automobiles qui devraient emprunter des voiries et des centres de villages déjà surchargés. Dans l’esprit d’un développement durable qui s’assume pleinement, ce type de projet a sa place dans des noyaux urbains bien desservis en transports en commun.

Après ces considérations générales, venons-en au projet proprement dit. Tel quel, il est pour nous inacceptable.
Conformément à ce que permet l’étude d’incidence, nous formulons les propositions suivantes tout en regrettant l’absence de vue de profil permettant de mieux visualiser l’impact paysager du projet. Signalons aussi l’absence de référence typologique claire de l’habitat projeté. Nous demandons :
- le retrait des 50 appartements du projet.
- l’extension du Plan Communal d’Aménagement qui couvre le versant nord-ouest de la butte de Biez. Il pourrait alors s’agir de grouper un maximum de six habitations mitoyennes à prix raisonnable dans la partie inférieure de la prairie, sur la zone jouxtant le cimetière et la limite boisée avec le préventorium. Il s’agirait alors de mitoyenneté réelle et non plus de volumes secondaires. L’orientation défavorable du versant explique l’absence d’habitat ancien et le recul en fond de prairie ne nuirait pas à l’ensoleillement, déjà réduit, des maisons. Un abattage limité de la haie de sapins (côté est) améliorerait l’exposition matinale de cette partie de prairie. Afin de préserver l’aspect champêtre du site et la qualité de la vue à partir de la rue du Beau Site à hauteur du cimetière (2), la partie supérieure de cette même prairie serait consacrée à un espace vert commun où pourrait être replanté un verger de hautes tiges.. Les sources qui y affleurent seraient protégées et/ou mises en valeur.
L’accès en automobile à ce petit lotissement de maisons pour budget moyen se ferait par le préventorium. Un sentier piétonnier et cyclable le relierait à la rue du Beau Site. La forme angulaire et rigide de la voirie  projetée, son empiètement sur un parking fort utile en cas d’enterrement et son débouché à mi-pente d’une voirie champêtre sont pour nous inopportuns.
- l’interdiction de construction d’immeubles à plus d’un étage sur la zone d’équipement collectif. Nous souhaitons que les constructions nouvelles soient cantonnées le long ou à proximité de l’avenue Félix Lacourt. Nous ne voyons pas d’inconvénients à la réalisation d’une résidence service, par contre, rien ne justifie la présence d’appartements en zone d’équipements collectifs. L’accès en automobile se ferait par la même avenue où serait construit, à mi-pente, un rond-point facilitant la sortie et la rentrée des véhicules. Cet aménagement ralentirait le trafic sur cette même voirie. La sécurité s’en trouverait renforcée, notamment à hauteur du croisement avec la rue du Beau Site et la rue de Cocrou.
- un reboisement des aires non construites.

Nous envoyons copie de la présente au bureau chargé de l’étude d’incidence du projet, ainsi qu’aux fonctionnaires de la Région wallonne en charge du dossier.

Dans l’espoir que vous réserverez bonne suite à nos considérations, nous vous prions de croire, Monsieur le Bourgmestre, Madame, Messieurs, en l’expression de nos sentiments distingués.

Pour l’asbl les Amis de la Butte,

J.M Welschen, président P. Dendoncker, vice-président

(1) Cet article régit les zones de services publics collectifs et d’équipements communautaires. Actuellement, le préventorium se situe dans ce type de zone au Plan de secteur.
(2) Citons à ce propos un extrait de l’ouvrage qui vient d’éditer la Direction Générale de l’, du Logement et du Patrimoine du Ministère de la Région Wallonne, intitulé : « Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Chaumont-Gistoux et Wavre, Editions Martaga, 2007 ». A la page 105, l’entrée nord du village à hauteur du cimetière est répertoriée sur le plan comme « point de vue privilégié ». On trouve aussi, en page 106, un commentaire général sur le site :
« Biez est particulièrement bien inscrit dans son paysage, sur sa butte aux versants et aux abords préservés. Cette implantation unique mériterait l’inscription d’un périmètre culturel, historique ou esthétique au plan de secteur. Malgré le lotissement de l’avenue des Sapins et les nombreuses transformations des petites et moyennes fermes composant la trame villageoise, le cœur de la localité a préservé un caractère rural… ».
 

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