Mots-clés : Enquête publique
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Demande de permis unique - Enquête du 13/10/2010 au 29/10/2010
A l'angle de la chaussée de la Libération et de l'allée du Bois de Bercuit / Construction de deux immeubles (50 appartements dont 6 commerces + parking) / Entreprises JAZY s.a.
Madame, Monsieur,
Veuillez trouver ci-dessous l’analyse (non exhaustive) que notre association a effectuée sur base des documents accessibles.
Nous regrettons que le permis socio-économique n’ait pas été joint pour offrir une meilleure information.
Avec nos meilleures salutations
Denis Marion et Hermann Pirmez
Administrateurs à TBBW ASBL
Préambule.
Au préalable, notons qu’au contraire de ce qu’affirme le demandeur le projet n’est pas conforme au PCA du Centry, puisqu’il introduit lui-même une série de dérogations.
Architecture et conception des bâtiments
L’architecture en tant que telle semble correspondre aux prescrits du PCA. Regrettons cependant, d’une part, que le projet ne semble pas plus ambitieux que les normes de la Région wallonne en termes d’isolation et d’autre part, qu’il n’y ait pas de recours, au vu des surfaces, à des techniques alternatives de chauffage (cogénération, chauffe-eau solaires, …).
Implantation des bâtiments
Le plan d’implantation prévu par le demandeur s’éloigne du plan d’implantation prévu par le PCA repris ci-contre. Par la création d’une voirie de desserte parallèle à la chaussée de la Libération, il donne accès à une zone importante de commerces et de parking.
Le demandeur justifie cela par l’interdiction de rampes d’accès prévue par le PCA (Point 7.6 de l’étude d’incidence). Il ne semble pourtant pas que cela soit le cas. (Extrait 1 du PCA[i])
L’option choisie impose d’importantes modifications de terrain ((Point 2.1 de l’étude d’incidence) et conduit à être en contradiction avec la recommandation de modifier un minimum le relief. (Extraits 2 à 4[ii])
Le demandeur place donc bien ses commerces au rez-de-chaussée comme le prévoit l’extrait 5[iii] mais semble-t-il, pas à un niveau qu'avaient prévu les prescripteurs du PCA.
De manière générale, nous avons un doute sur le respect des différentes zones de recul.
A noter qu’il ne semble pas y avoir, dans le dossier, de vue de ces immeubles à partir de la chaussée de la Libération pour se rendre compte de leur impact visuel.
Installation des commerces
Notons tout d’abord la notice d’incidences, en son point 2, ne reprend des commerces que pour le bâtiment A. Aucun n’est répertorié pour le B. La présence de surfaces commerciales à cet endroit peut se justifier pour un commerce de proximité, mais il semble que l’on s’éloigne de cela. Selon nos informations, le permis socio-économique parlerait notamment de surface dédiée au bricolage ou à l’équipement de l’habitat et de moyenne surface. Cela appelle différentes réflexions :
- La création d’un pôle de commerces trop important pourrait conduire à une concurrence forte pour le centre de Grez, pourtant proche.
- La présence de trop nombreux commerces pourrait augmenter la circulation, donc les nuisances. Selon le type de commerce, il serait faux croire que seuls les usagers de la N240 en feront usage (voir infra circulation).
- La présence de nombreux commerces potentiellement ouvrables le dimanche pourrait conduire également à une augmentation des nuisances.
- (Point 7.4 de l’étude d’incidence : le demandeur s’engage à ne pas autoriser les commerces occasionnant des nuisances olfactives. Comment se concrétise cet engagement ?)
Etait-ce cela qui était souhaité ? Quelle est la zone de chalandise que l’on veut donner à ces commerces ?
Circulation
Particulièrement liée aux nouvelles infrastructures de commerce, elle mérite que l’on s’y attarde. Tout d’abord, les raccordements de la voie de desserte des parkings réservés aux usagers des commerces à la chaussée nous semblent problématiques. Le premier, avec la proximité de la sortie du rond-point, pourrait constituer un danger. L’accès central n’est guère plus sécurisé. Le dernier, côté Grez, ne permet qu’un virage à gauche. Par ailleurs, selon nos informations, le rond-point avait été créé pour absorber la circulation en provenance du nouveau lotissement. Ensuite, considérer que l’augmentation de trafic serait négligeable, eu égard au fait que les clients seraient déjà des utilisateurs de la N240 (Point 5.6 de l’étude d’incidence), ne nous semble pas étayé par de bons arguments. Tout dépendra du type de commerces et de leur attractivité.
Par ailleurs, le bruit (Point 7.5 de l’étude d’incidence) ne sera pas réduit par un écran d’arbres[iv]
Engagements
Le demandeur s’engage à ne pas autoriser les commerces occasionnant des nuisances olfactives. Ne serait-il pas plutôt utile de préciser les types de commerce réellement autorisés, correspondant à des critères de proximité ?
Le demandeur s’est-il acquitté de l’engagement de céder les terrains liés aux espaces communautaires ? [vi]
Conclusions
Soyons de bon compte. Si nous faisons abstraction de nos conceptions urbanistiques, nous pouvons considérer que ce projet immobilier offre des facettes attrayantes.
Cependant, nous ne pouvons que constater, entre autres choses :
- qu’il s’éloigne fortement de la lettre et de l’esprit du PCA,
- qu’il présente un facteur de déséquilibre pour le commerce local de Grez-Centre,
- que la circulation automobile induite n’est pas correctement gérée,
- que les nuisances sonores sont sous-estimées,
- qu’il n’est guère ambitieux en termes environnementaux.
[iv] L’effet des arbres sur la réduction de bruit : Les riverains du chemin de fer ont souvent l’impression que les arbres qui poussent le long de la ligne ont un effet de réduction sur le bruit en période de végétation. Selon la SNCB et divers autres experts en acoustique, cette impression est purement psychologique: le fait de ne pas voir la source du bruit réduit la perception de ce bruit. Pourtant, une étude faite par l’Université de Gand (“Effect of a row of trees behind noise barriers in wind”, T. van Renterghem et D. Botteldooren) a montré que des arbres en combinaison avec un mur anti-bruit peuvent en effet réduire le bruit d’une autoroute par > 2 dB, en comparaison avec le mur anti-bruit seul (et en fonction de la direction et de la force du vent). Alternatives 161 considère que ceci est un argument contre l’abattage des arbres du talus de chemin de fer, ou bien pour la replantation d’arbres là où c’est possible.
[v] L a réduction de la propagation du son
Les caractéristiques du site (relief, caractéristiques du sol, type de bâti,...) et la direction du vent sont les principaux éléments ayant une influence sur la propagation du bruit. Divers types de dispositifs de protection contre le bruit existent, mais sont moins efficaces pour réduire la gêne que les mesures de réduction du bruit à la source.
· les murs anti-bruit doivent être placés entre le bâtiment et l'infrastructure routière, idéalement le plus près possible de cette dernière. Le matériau peut être absorbant ou réfléchissant. Leur principal inconvénient réside dans la difficulté à les intégrer dans le paysage ;
· les buttes ou merlons se placent également entre les habitations et l'axe routier et peuvent atteindre des épaisseurs de quelques mètres. Ils nécessitent d'importants volumes de terre.
La couverture de l'axe routier (en trémie, tunnel), très coûteuse, reste exceptionnelle.
(Vade-mecum du bruit IEW 2010)
[vi] Extrait 6 Voir l'annexe